Les événements dramatiques survenus dans la soirée du vendredi 13 novembre à Paris et à St-Denis ont amené les pouvoirs publics à renforcer les mesures de sécurité déjà en vigueur. Quelles sont les implications dans nos déplacements ?

L’état d’urgence

L’état d’urgence a été mis en place sur tout le territoire national dès la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre. Cela se traduit de la façon suivante.

Au niveau national:

“L’état d’urgence a été décrété par le Président de la République par deux décisions prises en conseil des ministres dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 novembre 2015.


L’état d’urgence est en vigueur sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Cette disposition exceptionnelle est prévue par la loi du 3 avril 1955 et permet dans un contexte de trouble grave à l’ordre public, à l’autorité administrative (les préfets) de prendre des mesures renforcées pour préserver l’ordre public et prévenir de nouveaux attentats terroristes.

Dans tous les départements, les préfets peuvent ainsi :

  • Restreindre la liberté d’aller et venir en instaurant des zones de protection ou de sécurité particulières, ou en interdisant la circulation dans certains lieux (couvre-feu)
  • Interdire le séjour dans certaines parties du territoire à toute personne susceptible de créer un trouble à l’ordre public.
  • Réquisitionner des personnes ou moyens privés.
  • Interdire certaines réunions publiques ou fermer provisoirement certains lieux de réunion.
  • Autoriser des perquisitions administratives en présence d’un officier de police judiciaire.
  • Assigner à résidence toute personne dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public.”

Spécifiquement pour la région Ile-de-France:

En Ile-de-France, les préfets peuvent:

  • interdire certaines réunions publiques ou fermer certains lieux de réunion
  • autoriser des perquisitions administratives en présence d’un officier de police judiciaire
  • assigner à résidence toute personne dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public

Source: Site du Ministère de l’Intérieur (au 18 novembre, 9 heures)

L’état d’urgence devrait, par voie législative, être prolongée pendant 3 mois.

La mise en place de cet état d’urgence s’accompagne par le déploiement d’effectifs supplémentaires et le renforcement de la sécurité dans certains lieux publics, dont les gares et les aéroports.

Il faut donc s’attendre à une plus grande présence des forces de l’ordre, à une augmentation des contrôles et, si nécessaire, à l’augmentation des mesures de sécurité temporaires. A titre d’exemples:

  • la Gare de Paris-Lyon a fait l’objet de 2 évacuations partielles les vendredi 13 et mardi 17 novembre suite à la découverte d’objets suspects
  • la ville de St-Denis a vu ses transports en commun arrêtés dans leur grande majorité dans le cadre d’une opération de police

 

Concrètement, que faire dans les transports en commun ?

Faire preuve de vigilance

Attentifs ensemble !“, la consigne déjà en vigueur avant la soirée du vendredi 13 reste plus que jamais d’actualité.

Consignes vigilance 11-2015

Il s’agit d’abord de prévenir toute présence d’objet non identifié: “ne vous séparez pas de vos affaires personnelles” signifie:

  1. ne pas laisser vos affaires sans être à proximité (exemple: je laisse mon sac ou ma valise sur la plateforme du train et je vais m’asseoir à l’autre extrémité de la voiture car j’ai vu une place assise)
  2. ne rien oublier au moment de descendre du train

Il s’agit également de faciliter les contrôles:

  1. garder une pièce d’identité (si possible) et votre titre de transport à portée de main
  2. voyager léger (un simple sac sera toujours plus facile à contrôler qu’un gros bagage aux multiples poches)

 

Prévenir les autorités, si nécessaire

Si une situation vous semble anormale d’un point de vue sécurité (par exemple colis suspect, comportement anormal, …), vous pouvez:

  • dans les bus et tramways, aviser le conducteur ou, le cas échéant, un agent de la gare routière, ou utiliser les bornes d’appel présentes sur les quais tramway
  • dans les métros, aviser le conducteur, le personnel de station, si nécessaire en utilisant les bornes d’appel
  • dans les RER et Transilien, prévenir les agents à proximité, utiliser les bornes d’appel présentes sur les quais ou (sauf sur la ligne A dans sa partie RATP: St Germain – Nanterre – Paris – Boissy ou Marne-la-Vallée), appeler le numéro unique d’alerte SNCF 3117.
    national:

    La borne d’appel d’urgence

    Borne d'appel SNCF

    La borne activée, que se passe-t-il ensuite ?

    Vous rentrez directement en relation avec un opérateur qui va « dialoguer » avec vous (la plupart du temps, il s’agit d’un opérateur basé à Paris Saint-Lazare). De son côté, l’opérateur localise immédiatement sur un écran la provenance de l’appel : gare concernée et borne déclenchée. Il a également et en simultané un retour vidéo du lieu de l’appel. Il peut donc entendre et voir « en live » ce qui se passe sur le terrain.

    Selon la nature du problème rencontré, l’opérateur déclenche l’appel des secours (pompiers…), des forces de police ou des équipes sûreté SNCF.

    Le numéro d’alerte SNCF, le 31 17

    3117 SNCF

    Une situation d’urgence se présente, un numéro est à retenir : il s’agit du 31 17 (vous pouvez d’ores et déjà l’enregistrer sur votre téléphone, c’est un numéro à conserver et échanger sans modération).

    Tout comme pour les bornes d’appel d’urgence, en composant ce numéro, vous êtes immédiatement mis en relation avec un opérateur. Avec vous, il identifie le problème rencontré et voit quelles équipes sont à envoyer pour intervenir. La localisation de la personne qui appelle se fait par un questionnement précis lié à la nature de l’appel depuis une gare ou un train ? Dans un train immobilisé ou qui roule ? Dans quel type de train ? Quel est l’emplacement dans la rame et la voiture, horaire,… ?). L’opérateur s’appuie également sur des logiciels à sa disposition pour connaître notamment la position des trains en temps réel.


    Pourquoi composer ce numéro ?

    Le 3117 est un relais d’appel vers les services de secours publics compétents : pompiers, police, samu…
    Le 3117 permet d’informer les secours en temps réel de la localisation de l’appel, grâce à la connaissance des circulations des trains.

    Quand composer ce numéro ?

    Vous êtes victime ou témoin d’un danger encouru par un voyageur ou d’un malaise à bord d’un train, composez le 3117.
    Le 3117 est complémentaire, il ne se substitue pas aux numéros des services de secours publics compétents : pompiers 18 – police 17 – samu 15 – urgence en Europe 112

    Comment ça marche ?

    En appelant le 3117, vous êtes mis en relation avec un correspondant du centre d’appels SNCF Transilien dédié à ce numéro. Le correspondant vous demandera quelques informations clés qui permettront de localiser la provenance de l’appel. Votre numéro de téléphone sera identifié pour pouvoir vous rappeler en cas d’interruption de la communication.
    Votre appel sera enregistré.

    Les informations clés à donner au moment de l’appel

    Nature de l’appel : malaise ou danger encouru par un voyageur.
    Localisation : gare et heure de départ, gare d’arrivée, l’endroit du train où se passe l’incident (avant, milieu, arrière du train).

    Sources : blog de la ligne J SNCF , article de septembre 2015 et site transilien.com

    Ce numéro d’appel 3117 sera complété, à partir du 14 décembre 2015, par un numéro SMS, le 31177.

 

Concrètement, que faire sur la route ?

Comme indiqué précédemment, on peut s’attendre à un renforcement des opérations de police, et celles-ci n’auront probablement pas de rapport avec votre vitesse ou l’éclairage de votre véhicule.

Afin de garder l’efficacité maximale aux opérations de police, en particulier les contrôles sur route, il est demandé de ne pas signaler ces opérations ni par appels de phare, ni par l’intermédiaire des applications telles que Coyote ou Wize.

Gendarmerie 18-11-2015

Source: Compte Twitter Gendarmerie 18 novembre 2015, 11h13

Il est également recommandé de faciliter au maximum la circulation des véhicules d’intervention même lorsque la circulation est loin d’être fluide.